À : Jeunes leaders autochtones, organismes et jeunes à travers le Canada
Re : S’impliquer dans l’élection fédérale imminente

Compte tenu des défis qui se révèlent au Canada et au-delà en ce moment, vous vous sentez peut-être submergé.e ou même désespéré.e. Vous vous demandez peut-être ce que vous pouvez faire pour aider. Vous êtes peut-être inquiet.e.s pour votre futur et celui de vos proches. Maintenant, plus que jamais, nous devons nous unir d’une communauté à l’autre pour construire un mouvement progressiste fort en vue de l’élection fédérale imminente au Canada. Vous pouvez faire une différence!

Nous reconnaissons que les élections peuvent être particulièrement problématiques pour les jeunes et les personnes autochtones. Les fondements coloniaux du système gouvernemental continuent de marginaliser nos communautés. Il y a plusieurs façons de participer au changement et de s’impliquer pour que les choses aillent mieux, comme les réseaux d’entraide et l’organisation communautaire. On peut aussi se renseigner sur les plateformes des différents partis, participer (ou même organiser) une rencontre avec tous.te.s les candidat.e.s et en encourager les personnes à voter. Le vote n’est pas le seul outil à notre disposition, mais il est d’une importance critique et peut avoir d’énormes répercussion.

Si vous êtes une ou un leader au sein d’un organisme ayant le statut de charité, nous vous recommandons de consulter ce webinaire pour des lignes directrices de ce qu’il vous est permis de faire, et de ce qui est à éviter.

Voyez le travail de L’apathie c’est plate pour en apprendre plus sur les élections, comment s’impliquer et comment mobiliser vos ami.e.s.

Partagez ce message largement aux organismes que vous soutenez et avec des ami.e.s et allié.e.s!

« En tant qu’activiste autochtone, j’ai trouvé ces outils très utiles et j’ai plus conscience de mon pouvoir d’agir » – Marlene Hale

« Les organismes de charité ont le droit de mener des activités politiques durant les élections. Il y a certaines règles à suivre. S’impliquer dans les élections est une excellente façon de faire avancer votre mission et de mobiliser vos partenaires. » – Marlo Turner Ritchie

Vous pouvez avoir un impact sur le futur que nous créons pour nous mêmes et pour les générations à venir. Il est temps de se lever, d’éduquer nos allié.e.s et nous-mêmes, et de mobiliser. C’est notre décision. C’est notre futur.

Avec espoir et détermination,

Marlene Hale (elle/she/her)
chef, activiste, femme autochtone, cinéaste
Contact: [email protected]

Marlo Turner Ritchie (elle/she/her)
mère, activiste, fondatrice et consultante principale
Conseil impact social / Social Impact Consulting
Contact: [email protected]

Communauté : Smithers, Colombie-Britannique (habite au Québec)

Nation : Wet’suwet’en

Bio : Marlene Hale, surnommée dans son enfance ‘Maluh’ en Wet’suwet’en, la langue nord-athabaskane de son peuple, est née en Colombie-Britannique à Smithers, une jolie petite ville au pied des Hudson Bay Mountains.

D’une fratrie de 15 enfants (sept filles et huit garçons), Maluh a appris à cuisiner à un jeune âge. Du pain banique était fait chaque jour dans une immense poêle que sa mère, Lucy Rose Verigin, chérit toujours. La famille mangeait beaucoup de saumon et de gibier sauvage, cultivait un jardin, et supplémentait son alimentation en cueillant des baies et autres aliments sauvages.

C’était une vie active – pas toujours facile, mais bonne et saine. Lucy Rose, qui à 87 ans conduit toujours son automobile et mène une vie remplie et occupée, en est le témoignage vivant. Les remontées du saumon au printemps et en été sont des moments de dur travail et de de festin. Les hommes Wet’suwet’en récoltent le saumon de la rivière Buckley en utilisant des gaffes, de longs bâtons  munis de crochets au bout, tandis que les femmes et les filles travaillent ensemble pour conserver la majorité des poissons attrapés en les mettant en conserve et en les fumant. Il y a des festins à préparer avec d’énormes chaudrons de soupe au saumon qui mijote, et l’arôme de cuisson de la banique flottant dans l’air.

Alors qu’elle grandissait, Maluh adorait cette activité. Son intérêt pour la cuisine se transformant en passion, elle a décidé de devenir chef. Après avoir gradué du programme culinaire au Collège communautaire de Vancouver et avoir travaillé dans plusieurs cuisines professionnelles, elle a décroché un emploi au prestigieux Vancouver Club. Là, le dévouement et le talent de Maluh ont impressionné le chef exécutif Tamas Ronyai, qui l’a encouragée à prendre part à un programme d’échange et à voyager en Hongrie et en Angleterre.

Elle a ainsi vécu deux mois à Budapest, ville natale du chef Ronyai, à travailler dans des restaurants et des cuisines d’hôtels. À Londres, elle a passé un mois dans la cuisine du chef réputé Anton Edelmann à l’hôtel Savoy. À son retour à Vancouver, Maluh à lancé Chef Maluh’s Catering, un service de traiteur spécialisé dans la cuisine des Premières nations de l’ouest. En plus de desservir des événements élégants, elle donne des cours de cuisine et redonne aux communautés autochtones en prenant la parole auprès d’organisations des Premières nations sur des sujets tels que l’obésité et le diabète chez les enfants, des conditions de santé qui sont directement liés à l’alimentation.

En tant qu’enseignante, une de ses expériences les plus gratifiantes a été de travailler avec un groupe de personnes des Premières nations atteintes du VIH/sida. Dans son cours Conscience, corps et esprit (Mind, Body & Spirit), les étudiant.e.s développent des compétences culinaires de base, avec une emphase sur le magasinage de nourriture saine avec un budget limité et la préparation de mets nutritifs renforçant le système immunitaire.  Au sein du programme, elles et ils travaillent avec des aîné.e.s à planter, entretenir et récolter des verdures et autres légumes dans un jardin communautaire autochtone. « Travailler dans le jardin a été une expérience de guérison pour mes étudiant.e.s », dit Maluh. « C’est une occasion de laisser les problèmes de la ville derrière. Ils et elles semblent gagner en force physique et spirituelle en passant du temps avec les ainé.e.s et en reconnectant avec la nature et avec leur héritage culturel. »

Au printemps, Maluh et ses étudiant.e.s font un pique-nique inauguratoire au jardin et y invitent les aîné.e.s. Au menu, des filets de saumon grillé servis sur des petits pains banique, et des verdures de printemps sautées avec une saine – et délicieuse – vinaigrette d’huile de chanvre.

En 2012, Maluh a déménagé à Sainte-Anne-de-Bellevue, Québec, pour y enseigner Culture & Cuisine, offrir un service de traiteur et donner des ateliers. Elle a entrepris d’apprendre le français et de traduire ses recettes en différentes langues culturelles. Elle a travaillé avec différentes universités, institutions, écoles, parcs publics, galeries d’art autochtone et organismes des Premières nations tels que Native Montreal.